33,2 millions de personnes vivent avec le virus du sida

LE MONDE | 21.11.07 | 15h04 • Mis à jour le 21.11.07 | 15h04
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L'Onusida et l'Organisation mondiale de la santé (OMS) ont rendu public, mardi 20 novembre, leur rapport sur l'état de la pandémie due au virus de l'immunodéficience humaine (VIH). Grâce à une meilleure qualité de recueil des données, la réalité mondiale de l'infection au VIH en 2007 est mieux cernée : 33,2 millions de personnes vivent avec le virus du sida ; 2,5 millions de personnes ont été nouvellement infectées et 2,1 millions de porteurs du virus sont décédés cette année.

Cette baisse apparente par rapport aux estimations moins précises de 2006 ne doit pas dissimuler que le sida demeure "le plus grand défi pour la santé dans le monde", a déclaré Kevin De Cock, directeur du département VIH/sida à l'OMS. Pour sa part, le directeur exécutif de l'Onusida, Peter Piot, affirme : "En termes pratiques, avec chaque jour plus de 6 800 nouvelles infections et plus de 5 700 décès, cela ne change pas ce que nous avons à faire."

"Nous avons fait le choix de la plus grande transparence, de la plus grande rigueur scientifique et de l'information de la meilleure qualité possible", explique M. Piot. L'Onusida justifie ainsi l'écart de 6,3 millions d'individus avec l'estimation présentée en 2006, qui était de 39,5 millions de personnes séropositives pour le VIH dans le monde. Ce dernier chiffre était surestimé. L'Onusida et l'OMS l'assument. Mais, précise Paul De Lay, de l'Onusida, "plus de 70 % de cette différence tient à la révision des statistiques pour six pays : l'Inde, qui représente à elle seule 50 % de l'écart, l'Angola, le Kenya, le Mozambique, le Nigeria et le Zimbabwe".

Plus qu'à l'impact, certes réel, des programmes de prévention et de traitement, la révision à la baisse tient surtout à l'amélioration du recueil des données dans ces pays. Néanmoins, les auteurs du rapport ont appliqué rétrospectivement la nouvelle méthodologie aux données de l'année 2001, afin de pouvoir établir une comparaison valable avec la situation actuelle.

De ce point de vue, le pourcentage de la population mondiale atteint par le VIH paraît stable, mais avec une démographie en expansion et une survie plus durable des personnes infectées : onze ans de survie en l'absence de traitement. En fait, le nombre de porteurs du virus s'est accru. Jamais il n'avait été aussi élevé en valeur absolue depuis le début de l'épidémie.

D'autant que le rapport pour l'année 2007 montre de spectaculaires progressions de l'épidémie dans certaines régions et confirme le fardeau qu'elle représente pour l'Afrique subsaharienne. Le sida demeure la première cause de mortalité dans la région avec trois quarts des 2,1 millions de décès dus au sida en 2007. Et si le nombre de nouvelles infections semble reculer, il se situe encore à 1,7 million d'individus.

En Europe de l'Est et Asie centrale, le nombre de personnes vivant avec le VIH s'est accru de 150 % depuis 2001, passant de 630 000 à 1,6 million. L'Ukraine et la Russie sont les pays les plus touchés dans cette zone. Au Vietnam, le nombre de séropositifs a fait plus que doubler entre 2000 et 2005, précise le rapport, qui ajoute que l'Indonésie est le pays au monde où l'épidémie progresse le plus rapidement.

PROGRÈS DANS L'ACCÈS AUX SOINS

La mise en oeuvre de programmes de prévention et d'accès aux traitements contre le virus du sida a permis cependant d'engranger des progrès, notamment en Côte d'Ivoire, au Kenya ou au Zimbabwe, comme au Cambodge et en Thaïlande. La prévalence de la séropositivité parmi les jeunes femmes enceintes a diminué dans onze des quinze pays les plus affectés. De même, des modifications des comportements à risques ont été enregistrées dans certains pays : Botswana, Cameroun, Tchad, Haïti, Kenya, Malawi, Togo, Zambie, Zimbabwe. A l'heure actuelle, plus de 2,5 millions de malades des pays à revenu faible ou intermédiaire reçoivent des médicaments anti-VIH.

Dans cinq mois, l'OMS et l'Onusida publieront un rapport détaillant les statistiques du sida pays par pays. Ils devraient annoncer de nouvelles estimations pour les besoins financiers de la lutte contre la pandémie, en tenant compte des réajustements effectués à l'occasion de ce rapport.

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